Pcf. « Le temps du changement est venu »
14/01/2020
Une année qui débute sous le signe d’un « mouvement social historique » ne pouvait être qu’un bon présage pour Fabien Roussel. Le secrétaire national du PCF a présenté ses vœux hier, place du Colonel-Fabien à Paris, au 40e jour de grève contre la réforme des retraites.
Le député du Nord ne devait pas manquer l’occasion de dénoncer la « mauvaise manœuvre » de l’exécutif : « D’un côté, le gouvernement dit retirer “provisoirement” l’âge pivot, mais il confirme dans sa lettre aux syndicats et dans son texte de loi l’instauration d’un âge d’équilibre », fustige-t-il. Ironisant sur LaREM – « en fait ça veut dire “la retraite en moins” » – et promettant des propositions alternatives communes à gauche « prochainement », il appelle à être « encore plus nombreux à s’engager dans les jours qui viennent » pour obtenir le retrait de la réforme et l’ouverture d’une « véritable conférence sociale ».
Une mobilisation que le dirigeant du PCF fait résonner avec les conquêtes sociales auxquelles son parti a contribué. À commencer par la construction de la Sécurité sociale sous l’égide du ministre communiste Ambroise Croizat. Car, en 2020, malgré ses 50 ans, Fabien Roussel soufflera aussi 100 bougies au nom de son parti.
Né en 1920, le PCF, tout au long de l’année, fêtera son centenaire. « Nous célébrerons cette année notre belle histoire, tout en nous projetant vers l’avenir », lance le député, estimant qu’ « après deux ans et demi d’une politique aussi généreuse à l’égard des privilégiés, le temps du changement est venu », nouveaux records de dividendes du CAC40 à l’appui de la démonstration.
« L’humain et la planète d’abord »
Outre une série d’initiatives comme une « grande fête du centenaire » le dimanche 21 juin, au siège du PCF, « deux événements majeurs » sont annoncés. Une exposition d’abord, qui se déroulera à partir du 18 septembre, dans ce même espace Niemeyer qui célèbre, lui, ses 40 ans. Elle comprendra « la Joconde, pas celle de Vinci, mais celle à moustache de Marcel Duchamp, offerte par Louis Aragon à Georges Marchais », et comptera aussi « d’autres tableaux signés par les plus grands », a-t-il promis.
Second événement : un rendez-vous le 12 décembre, « festif et populaire, placé sous le signe de l’internationalisme » et des combats qui ont marqué l’histoire du PCF, de la paix au Vietnam à la libération de Nelson Mandela, en passant par l’indépendance de l’Algérie. Un message de paix qui trouve un récipiendaire en la personne d’Emmanuel Macron : « Nous attendons du président de la République qu’il porte la voix originale de la France, celle de la paix et du respect de la souveraineté des peuples, cette voix indépendante et non alignée, qui a fait sa force », l’interpelle Fabien Roussel, après avoir évoqué les conflits et tensions internationales des derniers jours.
En 2020, les communistes n’entendent pas seulement fêter leur longévité, mais aussi se consacrer à une nouvelle page de leur histoire, martèle leur numéro un, en saluant leurs « 7 000 élus », les « 50 000 cotisants et 100 000 adhérents » : « Cette année sera aussi pour nous l’occasion d’écrire le manifeste du Parti communiste du XXIe siècle », qui place « l’humain et la planète d’abord ».
Mais c’est sur un rendez-vous à plus brève échéance, les municipales de mars, que Fabien Roussel conclut son discours en forme d’appel : « Nous nous battrons jusqu’à bout pour le rassemblement le plus large à gauche, au service des habitants, mais aussi pour battre la droite et l’extrême droite qui fracturent notre pays. » Sûr que, « si la gauche est unie, elle peut gagner ».
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